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Match de box

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Qui sème le vent récolte la tempête, dit le dicton. En lançant les hostilités dans la téléphonie mobile, Free a incontestablement frappé un grand coup. Ses offres à prix cassés ont déstabilisé ses concurrents, installés de longue date sur ce marché lucratif. Mais en les agressant sur la forme et sur le fond, le trublion a déclenché une réaction en chaîne dont il n’est pas sûr de maîtriser les effets.

Le terrain des hostilités est en train de se déplacer du mobile vers le fixe, comme en témoigne l’initiative lancée, lundi 2 avril par SFR. La filiale de Vivendi propose une offre, certes limitée dans le temps, mais qui divise par trois le prix de ses box Internet. Ballon d’essai? Coup d’épée dans l’eau? Geste désespéré d’un concurrent en recherche d’une stratégie? Ce qui est sûr, c’est que désormais, tous les coups sont permis et vont se multiplier: hier SFR, aujourd’hui Virgin, qui lance une offre mobile plus fixe à 29,99euros, baptisée H@ppy4.

 

Pour Xavier Niel, le fondateur de Free et actionnaire du Monde à titre personnel, le bonheur risque d’être de courte durée. Il a pu savourer à loisir d’avoir mis sous pression ses concurrents dans la téléphonie mobile. Mais si ceux-ci, comme des animaux blessés, réagissent violemment en bradant à leur tour les prix sur les box, il pourrait y avoir de la casse et Free ne serait pas le dernier à en pâtir.

 

Car jusqu’à présent, Free est l’acteur le plus profitable sur le marché du fixe. La FreeBox dégage une marge d’environ 40%, supérieure à celle de tous ses concurrents. Avec le développement des offres fixe-Internet-télévision plus mobile, Free savait qu’il lui fallait aussi développer une offre dans la téléphonie mobile pour préserver ses marges sur la FreeBox.

 

Jusqu’à maintenant, la Bourse a fermé les yeux sur la polémique concernant la fiabilité du réseau de téléphonie mobile de Free. Pour une bonne raison: l’essentiel de la valeur d’Iliad, la maison mère de Free, réside dans la rentabilité de sa FreeBox. Si celle-ci venait à être attaquée, les marchés financiers pourraient être beaucoup moins compréhensifs.

 

SFR, Bouygues et Orange savent qu’en se lançant à leur tour dans la guerre des prix sur les box, tous les opérateurs vont y perdre. Certains plus que d’autres. La guerre ne se gagne pas seulement en remportant des batailles, mais aussi en infligeant à l’ennemi des pertes insupportables. Free l’a déclarée, il n’est plus maître de l’armistice.

 

Twitter: @StephaneLauer


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